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SOMMEIL

L'existence de rythmes biologiques correspond à la nécessité pour chaque être vivant de s'adapter aux variations de son milieu. L'un des plus importants est le rythme circadien. On estime que 8 à 10 % des gènes humains sont régulés par ce rythme. Mais les rythmes biologiques, peuvent aussi être à la source de pathologies variées. Ainsi on connaît depuis longtemps l'existence dans la dépression d'anomalies du rythme de sécrétion du cortisol ainsi que la diminution d'influence des synchroniseurs sociaux chez les sujets déprimés.

Notre thalamus s’endort avant notre cortex cérébral

Notre cerveau s’endort à des vitesses variables selon les territoires. Le thalamus est le premier à passer de l’état de vigilance à celui de sommeil – bien avant certaines zones du cortex cérébral. C’est ce que montre une équipe Inserm (U879, Lyon) dans un article publié dans les PNAS le 23 février.

Quelle est la dynamique de l’activité cérébrale associée à l’endormissement ? Pour le savoir, une équipe Inserm-Université de Lyon (U879) a exploré les enregistrements électrophysiologiques réalisés plusieurs jours successifs chez des patients épileptiques candidats à un traitement chirurgical – ces enregistrements étant réalisés dans le but de localiser leur foyer épileptique. L’avantage : il était ainsi possible de disposer d’enregistrements simultanés de l’activité du thalamus et du cortex cérébral.

Le rôle prépondérant du thalamus dans l’endormissement

Résultats : ces enregistrements révèlent que le thalamus est le premier à s’endormir. Cette structure joue donc un rôle prépondérant dans l’endormissement. Par rapport au thalamus, les différentes zones du cortex cérébral enregistrées montrent un retard pouvant atteindre 20 minutes dans l’endormissement. Lors de l’éveil, en revanche, le thalamus et le cortex cérébral présentent une ré-activation simultanée.

Une explication à certaines hallucinations qui surviennent à l’endormissement ?

Ainsi, des territoires corticaux étendus restent activés plusieurs minutes après l’endormissement du thalamus. Cela pourrait expliquer les phénomènes de type hallucinatoire fréquemment observés à l’endormissement, ainsi que notre surestimation du temps que nous mettons pour nous endormir.

Les rêves agités

Quand apparaissent les symptômes de la maladie de Parkinson, le processus pathologique est déjà engagé depuis plusieurs années. Le dépistage des patients pendant cette phase pré-clinique pourrait peut-être permettre d'enrayer le processus. Mais jusqu'à présent aucun test n'a prouvé sa validité pour ce dépistage précoce. Il se pourrait que le trouble comportemental en sommeil paradoxal ou TCSP (appelé Rapid-eye-movement sleep Behavior Disorderou RBD en anglais) constitue un signe précurseur fiable. Rappelons que le TCSP est un trouble du sommeil qui appartient à la catégorie des parasomnies. Dans le TCSP, on remarque une perte ou une altération de l'atonie musculaire qu'on retrouve normalement en sommeil paradoxal. De récents travaux ont démontré que 50 % des patients présentant un TCSP sont susceptibles de développer une maladie de Parkinson ou une maladie à corps de Lewy.

Postuma R : REM sleep behavior disorder: can you predict Parkinson's in your dreams ? 18th WFN World Congress on Parkinsons Disease & Related Disorders (Miami) : 13-16 décembre 2009.

Le manque chronique de sommeil

"Passer une bonne nuit ne suffit pas à combler un déficit chronique de sommeil", indique le mensuel La Recherche. Selon une étude menée par Daniel Cohen, du Brigham and Women's Hospital (Boston), le manque chronique de sommeil ne se rattrape pas et engendre une dégradation des performances cognitives. Une expérience a ainsi astreint 9 volontaires à une durée de sommeil de moins de 6 heures. Lors de leur réveil, les neurologues ont réalisé des tests cognitifs pour mesurer leurs temps de réaction. "La première semaine de privation de sommeil, on n'observe pas de modification des performances quelle que soit l'heure", note le magazine. Cependant, lors de la troisième semaine de manque sommeil, le temps de réaction aux tests augmente

La Recherche - Mars 2010

Le rôle dépression maternelle dans les troubles du sommeil du nourrisson

 Les pleurs nocturnes du nourrisson sont une cause fréquente de consultation. Environ 60 % des parents se plaignent d'être réveillés durant la première année et d'avoir à calmer l'enfant ; cette proportion est de 55 % pour les enfants de 4 à 12 mois. Certains auteurs ont montré que les troubles du sommeil (TS) sont souvent associés à des problèmes psychologiques maternels, en particulier une dépression. Dans les centres spécialisés, on fait état d'un pourcentage de 50 %. Traiter les TS pourrait donc avoir un effet sur la dépression maternelle et à l'inverse la prise en charge de la dépression pourrait améliorer le sommeil des bébés.

Des auteurs australiens d'un centre spécialisé ont cherché à savoir si une dépression maternelle légère ou modérée influençait l'efficacité d'un traitement comportemental des TS. Pendant 1 an, ils ont étudié 90 couples mère-enfant, les nourrissons étant âgés de 5 à 12 mois. Ils ont été hospitalisés en moyenne 5 jours. En cas de pleurs, les parents devaient attendre quelques minutes, 7 au maximum, puis calmer l'enfant ; cette séquence était répétée pendant au plus 45 mn. L'efficacité de cette stratégie a été démontrée sur l'établissement des rythmes de sommeil.

Parallèlement, les mères ont rempli un questionnaire permettant de coter leurs troubles sur une échelle de dépression. Au dessus d'un seuil et/ou en fonction de l'évaluation clinique, les mères étaient invitées à une consultation psychologique. Au total, 39 mères sur 90 ont été jugées dépressives et 51 non dépressives. Les premières ont toutes vues le psychologue et 4 un psychiatre ; 25 des 51 autres ont eu une consultation par un psychologue et aucune le psychiatre. Les dépressives avaient en moyenne une famille plus nombreuse, moins d'aide et plus de conflit avec leur partenaire. Les infirmières ont fourni les informations et montré le comportement à adopter pour l'enfant. Pendant le séjour, elles ont noté, pendant 24h, toutes les 30 minutes les pleurs, l'agitation, les gémissements et l'alimentation.

Les nourrissons étaient pour 61 % des garçons, 63 % des premiers nés, 7 % avaient des difficultés d'alimentation, 36 % étaient au sein. Les échelles de sommeil et de comportement ont été comparés au premier, 3ème et dernier jour de l'hospitalisation. Aucune différence n'a été trouvée entre les enfants de mères dépressives ou non concernant la sévérité des troubles initiaux du sommeil ou la réponse au traitement comportemental. Les 2 groupes ont eu une amélioration significative sur les 5 jours dans le nombre de réveils nocturnes, le temps d'endormissement, le temps de pleurs nocturnes et le temps de sommeil.

En conclusion, une dépression maternelle modérée ne parait pas affecter le sommeil des nourrissons. Débat ouvert...

Treating infant sleep disturbance: does maternal mood impact upon effectiveness ?

J Paediatr Child Health 2010; 46: 29-34

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Comment lutter contre le décalage horaire

Des règles simples d'hygiène de vie et de sommeil, mises en place quelques jours avant le voyage, permettent de réduire la fatigue et la somnolence. Insomnie, somnolence, fatigue physique et intellectuelle, mais aussi troubles de l'humeur, difficultés de concentration, perturbations digestives… Au-delà de trois heures de décalage horaire, nombre de voyageurs ressentent les effets du décalage horaire pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines.

Les déplacements vers l'est, qui avancent en quelque sorte l'horloge interne, sont moins bien tolérés par l'organisme que ceux vers l'ouest, équivalent d'une journée plus longue. À défaut d'éviter complètement ces symptômes pénibles, de simples conseils et, dans certains cas, des médicaments peuvent les réduire sensiblement. Dans le dernier numéro du New England Journal of Medicine (daté du 4 février), le Dr Robert Sack, un spécialiste américain (université de Portland, Oregon), fait le tour des stratégies les plus performantes. Siestes «flash»Premier réflexe : commencer à se préparer avant le voyage. Dans les jours précédents, il est conseillé de dormir suffisamment pour ne pas partir avec une dette de sommeil et de commencer à resynchroniser son horloge interne.

Pour un voyage vers l'ouest, le principe est de retarder d'une à deux heures le coucher et de profiter de la lumière du soir.

C'est l'inverse pour ceux qui partent vers l'est : coucher plus tôt et exposition à la lumière matinale aident le corps à anticiper les décalages de l'horloge interne.

Pendant le vol, le Dr Sack rappelle quelques règles de base : changer de position fréquemment, marcher pour prévenir les phlébites et se maintenir en éveil ; «boire beaucoup d'eau pour rester hydraté, minimiser sa consommation de caféine si on envisage de dormir et éviter l'alcool avec les somnifères». Selon lui, des médicaments sont éventuellement indiqués pour dormir dans l'avion, à condition de choisir une molécule à courte durée d'action.

Après l'arrivée, il faut continuer à optimiser son exposition à la lumière, estime le Dr Sack.

Pour ceux qui se sont déplacés vers l'ouest, la règle est de profiter de la luminosité de la fin de journée (voire de séances de luminothérapie) et de se protéger de celle du matin (par le port de lunettes de soleil par exemple).

Le rythme est à inverser lors d'un voyage à l'est.

Des siestes peuvent être utiles, « mais elles doivent être aussi courtes que possibles (vingt-trente minutes), pour ne pas saper le sommeil nocturne », précise le médecin américain.

Quant aux médicaments, il propose de recourir si besoin aux somnifères pendant quelques nuits, le temps de se recaler.

 «L'autre option, pour un voyage d'affaires très court, est de rester sur son rythme habituel et d'adapter les horaires de réunion», note le Pr Léger. À condition que les collègues du pays de destination acceptent de jouer le jeu.

Les apnées du sommeil.

Elles touchent des milliers de français. Le Dr Isabelle Arnulf , neurologue

responsable de l'unité des pathologies du sommeil à la Pitié Salpetrière (AP-HP), explique ce que sont

les apnées du sommeil, les moyens de les repérer et de les éviter. Cette pathologie doit être prise au

sérieux car elle entraîne fatigue, somnolence, et augmente singulièrement les risques d’accidents.

(France bleu Ile de France - C' est bon le week-end - 20/06/2010 : 06:38)

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